Sur Nancy de nombreux demandeurs d’emploi souhaitent se reconvertir vers le secteur du numérique mais ont du mal à appréhender les attentes des entreprises. En face de cela, les employeurs du secteur peinent de plus en plus à recruter.
Tomorrow Jobs et la Maison de l’Emploi se sont penchés sur la question.
Les informations essentielles du projet :
Quand ? A partir de novembre ❄️ Quoi ? 80 jours d’accompagnement 📆 Pour qui ? Les demandeurs d’emploi 👨💻 L’objectif ? Se familiariser avec les métiers du numérique 🤖
Découvrez les tenants et aboutissants de l’initiative à travers l’interview croisée de Marie et Ekaterina, les co-pilotes du projet.
Pouvez-vous vous présenter, ainsi que vos structures respectives ?
Marie : Je suis Chargée de RH chez Tomorrow Jobs avec des missions recrutement, bien sûr, et des missions d’accompagnement — de la structure et de ses collaborateurs. Je parle de développement de la structure puisque initialement, Tomorrow Jobs est un cabinet de recrutement créé en 2016 et spécialisé sur les métiers du numérique. Depuis le début d’année 2020, on a complété cette activité par de la formation aux entreprises sur nos expertises, à savoir le Growth Hacking et les Ressources Humaines.
Ekaterina : La Maison de l’Emploi du Grand Nancy est une association, créée en 2006 à l’initiative de la Métropole du Grand Nancy pour aider les entreprises locales à mieux recruter. Au sein de notre équipe dédiée au développement de l’emploi, je suis responsable du programme « Grand Nancy Explor ». La « fusée » Grand Nancy Explor a trois étages d’actions concrètes : le premier concerne l’acquisition de nouveaux savoir-faire par les demandeurs d’emploi, le second s’adresse aux employeurs en leur proposant des services innovants de mise en relation, enfin, le troisième permet aux entreprises d’intégrer les enjeux de la transformation numérique.
Comment est né le partenariat entre Tomorrow Jobs et la Maison de l’Emploi ?
Ekaterina : En cinq ans, les besoins en recrutement de la filière numérique locale ont quasiment triplé de volume ! Tomorrow Jobs et la Maison de l’Emploi partagent le même constat : d’un côté, les entreprises IT se développent en permanence et ont besoin de renforcer leurs équipes ; de l’autre, les profils Bac+5, et surtout les jeunes diplômés, ont tendance à privilégier les marchés du travail voisins. Il y a un appel d’air pour les compétences numériques, mais malgré les nombreuses formations sur le territoire, les besoins ne sont pas satisfaits. Une des solutions à proposer à cette situation paradoxale serait de se tourner vers le vivier des demandeurs d’emploi, souvent considérés comme trop atypiques par les recruteurs. Ainsi, tout naturellement, nous avons imaginé ensemble La Place des Compétences Numériques.
Place des Compétences Numériques, quelles sont les grandes lignes de l’initiative ?
Marie : C’est une initiative étroitement liée à l’Économie Sociale et Solidaire. Le projet est un programme intensif d’accompagnement de demandeurs d’emploi en reconversion professionnelle vers les métiers du numérique. Chaque trimestre, 12 demandeurs d’emploi ayant un parcours (très) éloigné du numérique et un projet réfléchi de réorientation professionnelle vont suivre d’abord une session de 6 semaines visant à leur faire découvrir les grands corps de métiers de ce secteur via des conférences, des ateliers ou des visites d’entreprise. Ils suivront ensuite une seconde session de 6 semaines par groupe en travaillant sur des projets concrets d’entreprise.
Le but de cet accompagnement est double : permettre aux demandeurs de se créer un réseau professionnel et de concrétiser un projet professionnel en les orientant vers la voie correspondant.
Ekaterina : Il faut imaginer La Place des Compétences Numériques comme un incubateur et un accélérateur de projets professionnels ! A l’image des startups, les demandeurs d’emploi ont besoin des bonnes ressources au bon moment pour faire grandir leur projet : un coaching bienveillant, une veille sur les actualités de la filière, une mise à jour des compétences techniques. Un autre frein à lever et qui pèse considérablement sur la poursuite des parcours vers l’emploi ou la formation numérique, est l’isolement. Trop souvent, les demandeurs d’emploi se retrouvent seuls, éloignés des réseaux de solidarité (comme une association d’alumni par exemple), démotivés. La Place des Compétences Numériques ambitionne de leur (re)donner confiance et envie de continuer.
Qui peut intervenir auprès des demandeurs d’emplois et autour de quels domaines d’expertise ?
Marie : Tout le monde ayant quelque chose d’intéressant à partager (rires). En fait chaque intervention est un don de temps et de connaissances. Chaque partenaire peut choisir le format de son intervention, que ce soit une présentation ou un atelier pratique. L’objectif reste que les demandeurs d’emploi aient une vision globale de ce qui peut se faire concrètement dans le monde du numérique. La seule contrainte que nous imposons est d’avoir une diversité d’intervenants, d’entreprises, de compétences et par conséquent de sujets. Nous avons établi 8 grands thèmes liés de près ou de loin au numérique. Chaque intervenant peut donc choisir le thème correspondant à son champ d’expertise et réaliser le programme qu’il souhaite sur une durée entre une et quatre heures.
Est-ce qu’il y a déjà des partenaires identifiés qui vont se greffer au projet ?
Ekaterina : Nous sommes déjà plus de 30 partenaires à préparer la première promotion de La Place des Compétences Numériques, et la liste ne cesse de grossir : entreprises, collectivités, associations, organismes de formation…c’est une dynamique collective assez inédite sur le territoire nancéien et qui mise sur la complémentarité des acteurs publics et privés. La Place des Compétences Numériques sera le concentré de toutes ces énergies et envies de s’engager, d’échanger, de progresser mutuellement.
Quelle est la valeur ajoutée du parcours pour les demandeurs d’emplois ?
Marie : La valeur ajoutée de ce parcours est bien sûr l’accompagnement continu sur une période de 12 semaines mais c’est surtout une introduction dans un monde professionnel parfois mal connu. Cela se traduit par de la mise en relation, par une création d’un réseau avec justement tous les intervenants. Les groupes sont volontairement restreints pour permettre un accompagnement personnalisé et adapté au projet de chacun d’entre eux. En plus de découvrir des métiers, le parcours permet une entrée en matière ou un renforcement des compétences sur la partie recrutement : comment se présenter à un entretien, quels en sont les codes ?
Ekaterina : Ce que je mettrais en avant, c’est le fait d’avoir un parcours 100 % immersif et pro, tourné vers le monde de l’entreprise. Ce sont les professionnels et les employeurs qui vont coacher les demandeurs d’emploi et leur transmettre des connaissances pratiques hyperconnectées à la réalité du marché du travail ou de l’écosystème numérique. Ce sera une expérience unique !
C’est quoi la suite ?
Marie : La suite ? C’est d’établir un calendrier complet et surtout de débuter la première cohorte le 2 Novembre. On attend avec impatience et pourquoi pas voir dans 6 mois où on en est et surtout si les demandeurs d’emploi ont trouvé chaussure à leur pied !
Ekaterina : Je verrais bien le projet produire son propre podcast à la rentrée : on pourrait y découvrir, sous un autre jour, demandeurs d’emploi et entreprises partenaires, suivre les actualités du programme, partager des conseils pour trouver un emploi ou une formation dans la filière numérique…
Si vous souhaitez rejoindre l’aventure de la Place des Compétences Numériques, et intervenir auprès des demandeurs d’emploi, cliquez ici.